PENSÉES ODIEUSES
Je regarde l’ombre de ma tête se balancer,
Là, sur les marches froides.
Qu’est-ce qui peut bien la faire aussi ronde ?
Aussi particulièrement rythmique, vagabonde ?
C’est odieux comme la vie est brusque,
C’est aux dieux, qu’ils se pendent aux lustres,
Et rient à gorges empaillées
De nous voir nous évaporer, nous dissiper.
Mes rêves m’attirent vers la dune,
Chaude et repoussante.
Et puisque mon corps est réel et bitume,
Plat et droit,
Ma bouche se lève tel un pont
Et soutient dans ses bras
Tout l’or de Toutankhamon.
Ce que je voudrais dire ne se dit pas.
Mais l’encre de mon bras avance et saigne,
Couleur indolore, mots inodores.
Va, vole, trotte, galope, saute, enjambe,
Suis le chemin fatalité, adresse indiquée.
Et ne t’arrête jamais avant de l’avoir trouvé.